Bombers, critique en français
photo François Vila
… Le texte de Jean-Benoît Patricot a été traduit en catalan et mis en scène par Jordi Vilà avec deux séances surtitrées en français les 26 avril et 3 mai.
C’est un spectacle bouleversant, avec sur un texte audacieux, glaçant de crudité et de violence une interprétation hors pair de deux comédiens véritablement habités par leur rôle. (Mariantònia Salas a d’ailleurs reçu et à juste titre Le Prix de la meilleure interprète féminine des îles Baléares.)
Sur un sordide fait divers qui a réellement eu lieu (un pompier abuse d’une jeune femme « limitée » et va jusqu’à l’offrir à ses collègues), l’auteur trace deux portraits saisissants, non pas simplement de victime et bourreau, mais de deux êtres humains qui ne parlent pas le même langage et qui nous entraînent à leur suite dans un véritable maelström de sentiments dont on ne sort pas indemnes.
La mise en scène fluide, sobre et sans pathos de Jordi Vilà sert impeccablement je pourrais même dire implacablement le propos de l’auteur et on suit les arguments des deux parties avec souvent le cœur serré.
Au jeu de Mariantonia Salas, tout en ingénuité, fragilité, incompréhension et douleur répond celui de Salvador Miralles, en homme qui mêle sincérité et mauvaise foi, dépassé par les conséquences de ce qui n’était pour lui qu’une pulsion physique à laquelle sa partenaire semblait répondre sans limites. Il crée même le tour de force de nous le rendre presque sympathique ce jeune pompier qui voit sa vie sur le point d’être détruite par finalement un terrible malentendu :
« Si une seule fois tu avais dit non, on n’en serait pas là ! ». Lâche -t-il.
« On ne dit pas non quand on aime » répond-elle.
Toute l’importance des mots est là.
Bomber(S) est une de ces pièces qui vous marquent, dont on se souvient longtemps. On en sort bouleversé, cueilli par la dernière scène qui libère enfin l’héroïne par la seule force d’un mot.
Un spectacle à ne surtout pas manquer.
Nicole Bourbon
Nota: 10 sobre 10
BomberS és un d’aquells muntatges que es pot dir que ho té tot. Un text, de Jean-Benoît Patricot, que és una meravella. Un text que, sense fer escarafalls ni grans drames, és capaç d’explicar un gran drama de forma gens lacrimògena. Un text que denuncia i fa mal, perquè el que denuncia és el pa de cada dia. Veure-ho en escena ens fa revoltar. (…) Una direcció de Jordi Vilà que ha sabut transposar el text amb molta delicadesa. La direcció d’actors és molt precisa, no hi ha un gest de més, ni un moviment de més. Tot està pensat fins al darrer detall.
Mairantònia Salsas i Salvador Miralles fan unes interpretacions esplèndides. En cap moment sobreactuan ni exageren. El que veiem, tot i saber que és un escenari, es converteix en una realitat colpidora. Tots dos transmeten la por, la incertesa, el dubte… tots dos ens fan anar d’un costat a l’altre, en un joc del gat i la rata en què els papers ens van canviant de l’un a l’altre al llarg de l’obra. (…)
BomberS és un muntatge que cal que vegi molta gent.
Nicolas Larruy (espectaculosbcn.com)Gracies a Nicolas Larruy per la seva critica.
Espectáculos BCN
Nota: 10 sur 10
Les pompiers sont l’une de ces pièces dont on peut dire qu’elle a tout pour elle . Un texte, de Jean-Benoît Patricot, qui est une merveille. Un texte qui, sans faire de monstruosités ou de grands drames, est capable d’expliquer un grand drame sans rien de lacrimògena. Un texte qui dénonce et fait mal, parce que celui qui dénonce est le pain de tous les jours. Le voir sur scène nous révolte(…) une adresse de Jordi Vilà qui a traduit le texte avec beaucoup de délicatesse la direction des acteurs est très précise, il n’y a pas un geste de trop, pas un mouvement de trop. Tout est pensé jusqu’au moindre détail.
Mairantònia Salsas et Salvador Miralles font de splendides interprétations. À aucun moment démonstratif ou outrancier. Ce que nous voyons, malgré le fait de savoir que c’est une scène, devient une réalité frappante. Tous les deux transmettent la peur, l’incertitude, le doute… tous les deux nous font passer d’un côté à l’autre, dans un jeu du chat et de la souris dans lequel notre empathie changent de l’un à l’autre tout le long de la pièce(…)